Merci les pionniers.

Comment parler d'Anzère sans faire référence à ceux qui contre vents et marées, ballottés entre espoirs et abattements s'accrochèrent dès le début des années 1960 à l'idée géniale mais oh combien périlleuse de développer sur les hauts de la commune d'Ayent, un village touristique, une station d'hiver et d'été. 

Parmi ces pionniers, il y a certes toutes les personnes qui ont participé à l'effort gigantesque qu'a représenté et que représente toujours d'ailleurs cette merveilleuse aventure mais, comme toujours il faut bien citer les têtes pensantes de ce projet.

Lors de sa dernière année de présidence, Adolphe Travelletti recevait à la maison communale, un Belge du nom de Fostier, qui visitant les hauts de la commune trouva l'endroit merveilleux pour s'implanter et y faire venir ses compatriotes. Cet épisode sans lendemain immédiat fut pour les responsables politiques de l'époque un des éléments déclencheurs de la naissance de la station.

Le 27 avril 1958, sous la présidence de Raymond Blanc, le Conseil communal d'Ayent débattait pour la première fois, du développement de la Région d'Anzère.

La rencontre de Raymond Blanc, skieur émérite et de Pierre Gutknecht (professeur de ski du roi Léopold de Belgique) en début d'année 1959 marqua concrètement le début de la station. Entourés d'entrepreneurs de la commune la SAREM (société anonyme des remontées mécaniques du Wildhorn),  obtint des autorités l'autorisation de construire le téléski du Moret,  la buvette de départ et l'hôtel du Chamossaire.

Les moyens locaux manquants, Pierre Gutknecht eût l'audace de présenter la région à un jeune architecte et urbaniste genevois, Jean Hentsch. S'associant à Xavier Givaudan, ils réunirent les capitaux nécessaires à la poursuite de l'aventure. Ainsi se construisirent le village, les immeubles du secteur télécabine et, la plupart des infrastructures encore existantes à ce jour.

De  1967 à 1972, les chalets et les immeubles poussaient comme les champignons du Partzet, et, pour consolider ce développement, la commune d'Ayent sous la présidence de Clovis Riand dû trouver les ressources nécessaires à la construction des services de base (réseau d'eau, d'égouts, route, électricité, téléphone etc..).

Avec  tous les Ayentôts, et les amis de notre région, ils ont vécu de grands moments, des émotions fortes mais aussi des périodes de lassitude devant l'énormité de la tâche; jamais ils n'ont perdu courage car ils savaient que la voie du tourisme était une des rares avec la viticulture qui permettraient à la commune d'Ayent de se développer harmonieusement.

Leurs successeurs ont continué à apporter à Anzère leur soutien à la construction d'Anzère; sous la présidence de Martial Aymon, l'intervention de la commune d'Ayent, dans le capital de Télé-Anzère a été le signe d'un nouvel élan dans le développement du dernier né des villages de notre commune. 

 Pour nous et les générations à venir, un grand merci à toutes ces personnes et à toutes celles qui ont œuvré sous les feux de la rampe ou à l'ombre des projecteurs pour réaliser ce magnifique 11ème village de la commune d'Ayent.

Raphy Bétrisey / 12.08.2004

Paru dans l’Agache